Le réseau
Arthur Andersen, la société
Arthur Andersen a été fondée en 1913 par Arthur Andersen et Clarence DeLany sous le nom de Andersen, DeLany & Co. La firme changea de nom en 1918 pour Arthur Andersen & Co après le départ de M.DeLany. Son premier client fut le brasseur Schlitz de Milwaukee. |
Arthur Andersen, le fondateur
Fils d'immigrants norvégiens arrivés aux États-Unis quatre ans auparavant, Arthur Edward Andersen est né en 1885 à Plano dans l'Illinois. Devenu orphelin à l'âge de seize ans, il dut alors travailler comme coursier tout en suivant des cours du soir. |
La réputation d'Arthur Andersen
Arthur Andersen était un partisan de hauts standards de qualité dans le secteur de la comptabilité. Intraitable avec l'honnêteté, il soutenait que la responsabilité des auditeurs se faisait auprès des investisseurs, et non des clients. En 1914, quelques mois après avoir créé son cabinet, une compagnie de chemins de fer lui demanda d'approuver une transaction contestable qui aurait dû diminuer les dépenses de la compagnie et donc accroître son résultat. M. Andersen répondit au président de la société en question qu'il n'y avait pas assez d'argent dans la ville de Chicago pour lui faire faire cela, selon un livre publié en 1988. Le client renvoya le comptable et quelques mois plus tard, la compagnie de chemins de fer fit faillite. La réputation de M. Andersen fut telle qu'on lui demanda en 1938 de devenir le premier président salarié de la bourse de New-York, pour redorer le blason de l'institution passablement ébranlée depuis le krach d'octobre 1929. Ce qu'il déclina. Leonard Spacek, qui succéda à Andersen à la mort du fondateur jusqu'en 1973, continua de revendiquer cette honnêteté. Leonard Spacek accusa même dans un livre la compagnie Bethlehem Steel d'avoir surestimé ses profits de 60% en 1964. Dans un autre, il remit en cause le rôle de la SEC à réprimander les sociétés qui falsifiaient leurs comptes. Au cours de nombreuses années, le slogan de la firme fut ainsi « Think straight, talk straight » (« penser droit, parler droit ») et au sein des cabinets d'audit et des Big Five en particulier, Andersen a toujours eu une réputation d'excellence.
Le développement de l'entreprise
Dès ses origines, le cabinet de Chicago grossit rapidement, en partie du fait d'une forte demande de services d'audit et de comptabilité à la suite de l'établissement de l'impôt fédéral sur les sociétés en 1913. Colgate-Palmolive fit partie de ses premiers clients. La compagnie fut connue dans les années 1920 comme une spécialiste des utilities et des compagnies gazières notamment, qui représentèrent jusqu'à la moitié de son chiffre d'affaires. D'autres bureaux furent ensuite ouverts : New-York en 1921, Kansas City en 1923 et Los Angeles en 1926. Arthur Andersen profita ensuite des lois suivant post-krach de 1929 qui obligèrent les sociétés cotées en bourse à certifier leurs comptes chaque année. La véritable reconnaissance de la société intervint en 1932 lors de la prise en charge du redressement financier du groupe fondé par Samuel Insull, à la demande des créanciers de ce dernier. Non seulement le cabinet accrût son chiffre d'affaires de l'ordre de 20%, parvint à éviter la faillite à l'ensemble des sociétés, mais gagna surtout auprès des marchés financiers une réputation d'honnêteté et d'indépendance. Après la mort du fondateur en 1947, l'entreprise faillit être dissoute mais Leonard Spacek réussit à convaincre que la structure pouvait continuer à vivre, malgré ses difficultés financières. Dans les années 1950, les enjeux des entreprises devinrent de plus en plus complexes et à partir de son métier historique de comptable, l'entreprise se développa dans les métiers de l'audit, du juridique et fiscal, et du conseil. En 1950, Arthur Andersen mit au point le « Glickiac », une machine du nom d'un ingénieur maison : pour la première fois, un ordinateur se mettait au service des sociétés, non plus en vue d'une utilisation purement scientifique mais pour tenir leurs comptes. La maîtrise de cette technologie a permis à Andersen non seulement d'auditer les comptes de ses clients, mais aussi à les aider dans la tenue de ceux-ci, ce qui contribua à accroître les profits de la firme. Sous la présidence Spacek, la firme se développa à l'international et en 1959, le réseau admit ses premiers associés non américains. Spacek ouvrit personnellement les cinq premiers bureaux en Europe. En 1979, la firme devenait le leader dans son métier historique, et pesait 51 millions de dollars de chiffre d'affaires contre 7 millions en 1950, et continuait son développement dans de nouveaux métiers, dont le conseil : en 1988, Andersen était numéro un mondial du consulting, avec déjà 40% de ses revenus provenant de cette branche (voir aussi plus bas séparation de la branche conseil). Arthur Andersen changea de nom en 2001 pour adopter celui d'Andersen.
La firme de Chicago aura été la seule des "big eight" historiques qui ne soit pas regroupée avec un des ses principaux concurrents.
La séparation de la branche conseilLa branche de conseil de la société prit de plus en plus d'importance au cours des années 1970 et 1980, et sa croissance était bien plus forte que celle des autres métiers. Peu à peu, les associés de la branche conseil jugèrent qu'ils ne recevaient pas une juste part des bénéfices à due proportion de leur efforts et cela commença à créer des rapports de plus en plus tendus entre les consultants et les auditeurs.
Ce jusqu'en 1989 où Arthur Andersen et Andersen Consulting (AC) devinrent des unités juridiquement séparées au sein de Andersen Worldwide Société Coopérative (AWSC), une entité suisse qui chapeautait dès lors l'ensemble. Avec cette organisation ombrelle, Andersen continuait à utiliser ses services de comptabilité et d'audit comme produit d'appel pour les obtenir des contrats pour Andersen Consulting, le conseil étant un métier bien plus lucratif. Néanmoins, au cours des années 1990, les dissensions devinrent plus violentes en même temps que les résultats d'AC progressaient. Echaudés de devoir reverser une part non négligeable de leurs gains aux auditeurs, Andersen Consulting demanda en 1997 à quitter le réseau. Après trois ans de procédures d'arbitrages auprès de la Chambre de Commerce Internationale, Andersen Consulting obtint finalement gain de cause et son indépendance. Les raisons de la séparation divergent, chacun citant l'avidité et l'arrogance de l'autre camp. Suite à leur séparation, Andersen Consulting changea son nom en « Accenture » le jour de l'an 2001 et Accenture paya un milliard de dollars à Arthur Andersen, montant qui correspondait simplement aux indemnités contractuelles qui avaient été bloquées pendant les trois ans de la procédure. S'il y eut une obligation de supprimer la référence au nom Andersen, il n'y eut donc pas de compensation financière. Arthur Andersen reforma en parallèle un second groupe de conseil, Arthur Andersen Business Consulting (AABC), dès 1994. La plupart des firmes formant le groupe AABC furent rachetés par d'autres sociétés de conseil en 2002, notamment par Hitachi Consulting et KPMG Consulting, ce dernier changeant plus tard son nom pour BearingPoint.
Ce qu'était andersen avant l'affaire enronEn 2001, dernière année complète avant son démantèlement, Andersen représentait dans le monde :
Andersen en FranceEn France, Andersen était représenté par le cabinet Barbier, Frinault et Associés (BFA), où plus de 3000 personnes travaillaient.
La première représentation d’Arthur Andersen en France apparaît en 1952 tandis que le premier cabinet français membre du réseau Arthur Andersen, est créé en 1970. Des implantations en province ont lieu à Lyon en 1980 et à Strasbourg en 1985. En 1988, Arthur Andersen se rapproche du cabinet Péronnet, Gauthier & Associés, donnant ainsi naissance à PGA, société d’expertise-comptable et de commissariat aux comptes.
En 1989 a lieu le rapprochement du cabinet avec Frinault Fiduciaire, qui sera complet en 1994 : il est à l’origine de l’entité juridique Barbier Frinault & Associés. BFA sera longtemps le cabinet tourné vers pour les grands comptes alors que PGA se spécialisera sur les clients de plus petite envergure.
Parallèlement au métier des chiffres, le réseau développe le métier juridique et en 1992, Arthur Andersen International et SG Archibald, cabinet créé en 1883, se rapprochent pour créer Archibald Andersen, qui deviendra Andersen Legal en 2000. En 2001, BFA certifiait les comptes de nombreuses sociétés prestigieuses, telles que Alcatel, Suez ou Vivendi. Au cours de l'exercice clos le 31 août 2001, Andersen France réalisa un chiffre d'affaires de 416 millions d'euros, en hausse de 19% par rapport à l'exercice précédent. Ce chiffre d'affaires se décomposait en :
Le centre de formation de chicago
La formation était prépondérante chez Andersen et un centre fut créé dans les années 1970 dans les environs de Chicago pour transmettre les techniques de travail et valeurs de la compagnie à de nouveaux arrivants du monde entier, ainsi qu'aux collaborateurs confirmés. Ce centre nommé officiellement Center for Professional Education, était appelé aussi Andersen U. (pour université Andersen). Il se situait à environ 60 kilomètres du siège de la compagnie et se composait d'un complexe avec tous les services nécessaires dont près de 120 salles de conférence. On y retrouvait là des signes forts de l'appartenance à la société, tel que la véritable porte du bureau d'Arthur Andersen lui-même, des fanions des pays représentés, et hormis apprendre qu'ils étaient les meilleurs, les étudiants devaient connaître les quatre pierres angulaires d'Andersen, à savoir fournir un bon service au client ; produire des audits de qualité ; bien gérer ses équipes de travail ; et créer de la richesse pour la firme.
Les Présidents d'Andersen
extrait d'un article en ligne sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Andersen_%28soci%C3%A9t%C3%A9%29
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